Petite introduction à l'histoire de l'imprimerie

 

 

L'histoire de l'imprimerie débute en Asie. Le premier procédé d'impression, attesté en Chine dès le VIIe siècle, est la xylographie. On utilise une planche de bois sur laquelle on grave en relief et à l'envers le texte ou l'image qu'on souhaite reproduire. Après l'avoir encrée, on l'imprime par "frotton". La xylographie a été utilisée en Europe plus tardivement, d'abord pour imprimer des tissus, ensuite du papier. Le bois Protat (vers 1370), le plus ancien connu, a été trouvé en Bourgogne en 1898 où il servait à caler un escalier. Le premier bois imprimé sur un papier daté connu est une Vierge à l'enfant de 1418. La xylographie n'a pas disparu avec l'invention de la typographie. On a alors inséré des bois d'illustration (figures, bandeaux, lettrines) dans les formes de caractères. Le second procédé d'impression utilise des caractères mobiles qu'on peut combiner de différentes façons, et réutiliser, pour composer des textes. Les premiers caractères mobiles, en céramique, sont apparus en Chine au XIe siècle. Mais c'est en Corée, un peu plus tard, que furent inventés les caractères mobiles métalliques. Le plus ancien livre coréen imprimé en caractères mobiles conservé date de 1377... soit environ quatre-vingts ans avant que Gutenberg n'imprime en Europe par le même procédé. Le milieu du XVe siècle, quand Johann Gensfleisch zur Laden, dit Gutenberg (1397 ? - 1468), "invente" ce qu'on appellera par la suite la typographie en caractères mobiles est le temps de la seconde révolution du livre. La première était intervenue au Ier siècle de notre ère, lorsque le livre en cahiers (codex), tel que nous le connaissons encore, remplaça le livre en rouleau (volumen). Quant à la troisième révolution du livre... c'est justement celle dont il est question dans les Illusions perdues, celle du passage du livre artisanal au livre industriel, et de la naissance de l'éditeur moderne.

 

Gutenberg a mis au point son invention à Strasbourg entre 1434 et 1444, mais n'a imprimé qu'une fois de retour à Mayence en 1454-1455, d'abord un calendrier contre les Turcs, puis la Bible. Il n'aurait guère été dépaysé en visitant l'atelier de Séchard. La technique et le matériel ont peu évolué entre le milieu du XVe siècle et la fin du XVIIIe. En décrivant ce monde de l'imprimerie entre immobilisme et innovation, entre la province et Paris, Balzac qui avait été imprimeur et qui tenait beaucoup à ce roman, livre un témoignage de premier ordre à l'historien et à la postérité, témoignage qui rejoint celui tout aussi rare et précieux que Rétif de la Bretonne donne dans Monsieur Nicolas (1796) sur ce qu'avait été son apprentissage d'imprimeur chez François Fournier à Auxerre.

 

 

 

Dominique Varry

Professeur d'histoire moderne
à l'université de Lyon - ENSSIB

 

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